Touhami Ennadre

Touhami Ennadre
Lumière Noire

Exposition présentée dans le cadre de la manifestation "Le temps du Maroc"

Galeries

La MEP

“Les œuvres d’art naissent toujours de qui affronte le danger, de qui est allé jusqu’au bout d’une expérience, jusqu’au point que nul humain ne peut dépasser.

Plus loin on pousse et plus propre, plus personnelle, plus unique devient une vie”

Rainer Maria Rilke

Qui voit l’œuvre de Touhami Ennadre pour la première fois éprouve une sensation forte. Vous ne resterez pas indifférent, calme. Ou bien vous fuirez, refusant de regarder votre image et le monde, ou bien vous serez en arrêt, médusé et forcé de réagir devant la tragique de l’existence. La commotion qui vous émeut n’est pas porte malheur, elle ne se complaît pas dans la souffrance, mais travaille à votre délivrance: sa finalité cathartique est éclatante.

Ce qui frappe devant cette œuvre est l’unité du projet plastique, la nécessité qui le traverse. Ennadre part, dit-il, du principe qu’ “il faut donner. Il faut être vraiment vrai. Ça déchire. Ça amène un tas de choses que vous ne connaissez pas. C’est ça ou rien.” Il essaie de trouver le “réel le plus réel” : “la lumière est le réel du plus réel, c’est la seule chose qui m’obsède”. Il affirme aussi qu’il “ne sait pas ce que c’est la photographie”. “Je ne suis pas photographe. La technique n’a aucune importance, c’est tout au plus un moyen.” L’essentiel est ailleurs : conjurer “la violence, la misère et la mort”. (…)

Déjà lors de l’enterrement de sa mère, les premières photographies d’Ennadre n’avaient rien de funèbre : ni larme, ni cercueil, mais résistance de la douleur dans les os et la peau des mains crispées par la souffrance. Affirmation de la vie dans l’immanence de sa condition tragique.