Vidéos d’artistes #10

Vidéos d’artistes #10
Tadzio

Chaque samedi et dimanche de 14h30 à 15h00, une sélection de vidéos courtes.

La MEP

En lien avec son exposition « Lumière noire » au Niveau 0, un programme à l’auditorium est consacré aux vidéos d’artiste réalisées par Tadzio.
Tadzio envisage les villes comme des êtres vivants, autonomes, qui respirent. Il est attiré par les villes qui n’ont pas eu le temps de se forger une histoire architecturale. À l’inverse des métropoles européennes qui ont traversé les guerres et les générations, et dont l’évolution est lente et continue, les mégapoles ne cessent de se détruire et de se reconstruire. Elles sont engendrées par la société qui nous entoure et nous sont presque entièrement contemporaines. Leur absence de charme devient alors pour l’artiste une substance où puiser de la beauté.

Dans cet ensemble de vidéos réalisées à Tokyo, Bangkok ou Kuala Lumpur, Tadzio interroge le rapport entre l’homme et son environnement urbain, mettant en évidence la place fragile que l’on y occupe et la fugacité du temps.

 

KL layers, 2008
(5 minutes 40)

Tadzio KL Layers

KL layers est une ciné-photographie, vidéo muette enchainant les plans fixes », dit l’artiste. « La ville moderne (ici Kuala Lumpur) est dépouillée de son bruit assourdissant et de son climat écrasant pour n’en conserver que les strates (layers) urbaines : voitures, piétons, végétation et bâtiments qui s’enchevêtrent dans un mouvement lancinant et permanent. L’aspect saccadé des images sème le doute sur l’écoulement du temps, rappelant le rythme d’une caméra se surveillance. Il en résulte la sensation d’une ville dématérialisée.”

 

BKK layers, 2009
(4 minutes)

Tadzio BKK Layers

Selon l’artiste, “Sur un mode identique à KL layers (2008), cette vidéo suit le parcours de la ligne aérienne la ville de Bangkok (BKK). On ne sait pas très bien si on est sous terre ou non, la lumière est étrange, les couleurs vives, la cadence soutenue. La ville semble vivre au rythme des voitures ; les piétons et la végétation survivent dans ce flux permanent.”

 

La Chine, 2010
(9 minutes)

Musique : Thomas Fernier

“Un trouble. Quelque chose d’incertain. Une performance ? Un vertige. Un rythme. Une épopée. Un certain niveau d’incompréhension. Un non-documentaire.
Vite nous volons vers l’ouest du pays vers le bout du monde vite nous roulons à travers le désert nous parcourons des milliers de kilomètres les montagnes le trafic les camions le bus le bruit les secousses la poussière vite les hommes les femmes travaillent les échafaudages en bambou les briques le béton les tuiles vernissées les champs de riz de thé de maïs de blé de cailloux vite les villages les villes les mégapoles identiques les voitures les motos électriques les parapluies vite il faut manger dormir à l’hôtel repartir visiter des sites magnifiques uniques bouddhistes taoïstes gens modestes sourire tourisme vite il faut échanger discuter sans parler rencontrer vite il faut se souvenir mémoriser dessiner peindre photographier filmer.
La Chine est une traversée d’ouest en est du pays en 9 minutes. Son titre fait référence au film d’Antonioni Chung Kuo, Cina (1972).
”

 

Figures in motion, 2011
(2 minutes 04)

Tadzio Figures in Motion

L’artiste explique, “Cette vidéo découle de la série photographique Figure in Motion (2010), dans laquelle un polyptique coloré vient en rappel du travail de Muybridge. Une série de 14 panneaux décompose le mouvement de cette ombre humaine face à un mur d’affiches déchirées. Tout comme un mur altéré, ces affiches représentent une variante accélérée du vieillissement de la ville dû à l’action de l’homme.”

 

Le Syndrome du périphérique, 2012
(4 minutes 05)

Musique : Thomas Fernier

Tadzio le Syndrome du périphérique

“C’est une respiration. Une plongée en périphérique, comme une apnée.
Il fait sombre, les formes défilent, vite. Les voitures, un visage, quelques scooters. On est doublé, on redouble, on accélère, on s’énerve. La pénombre, les lumières blafardes, puis la lumière du jour qui éblouie. Stop. On repart.
On a le sentiment de tourner en rond. Un rythme s’installe, régulier. De temps en temps, on refait surface. On sort la tête, la lumière revient, puis on replonge.
 On respire mal. Asthme ? C’est le syndrome du périphérique.
”

 

Tokyo flow, 2013
(6 minutes)

Musique : Thomas Fernier

Tadzio Tokyo Flow

“Un enfant. Un homme. La foule, dense. Le flux des gens.
Ils se pressent, se frôlent comme les molécules d’un fluide. Le rythme se calme, on les devine ; lorsque ça repart, il ne reste d’eux qu’une trace mouvante et continue.
Par instant, un élément vient perturber le flux, furtivement : il y entre, ou bien il en sort, il vit en parallèle, autonome, il est immobile, avance, résiste au flux, à la tentation du groupe.
L’image se déroule du jour à la nuit. Le flux est incessant, il ne s’arrêtera jamais. Il y aura bien quelques tentatives d’échappées, en vain.
”