À la fin des années 1950, Eggleston commence à photographier autour de chez lui, dans le Sud des États-Unis, utilisant des pellicules 35 mm noir et blanc. Fasciné par le travail de Cartier-Bresson, il déclare à l’époque : « Je ne pouvais pas imaginer faire mieux que de parfaits faux Cartier-Bresson ». II développe pourtant un style photographique très personnel, qui viendra quelques années plus tard façonner son travail en couleur. C’est une vision inédite de l’Amérique anonyme, quotidienne, banale, avec ses typologies : supermarchés, bars, stations-services, voitures et personnages fantomatiques perdus dans l’espace.
À travers une centaine d’épreuves en noir et blanc et en couleur, empruntées à différentes collections et au fonds de l’artiste, l’exposition et le livre proposent de montrer l’évolution, les ruptures et surtout la radicalité de l’oeuvre du photographe américain, alors qu’il aborde la photographie en couleur à la fin des années 60. On retrouve parfois les mêmes obsessions ou thèmes récurrents, comme les plafonds, la nourriture, l’attente, les cadrages basculés et non conventionnels, déjà présents dans ses premiers travaux.
L’exposition et le livre présentent quelques inédits exceptionnels du travail du photographe américain qui déclarait : « Je suis en guerre avec l’évidence ». Cet ensemble est accompagné d’une étude de Thomas Weski et d’une introduction d’Agnès Sire.
L’exposition sera ensuite présentée au Musée de l’Elysée, Lausanne de février à avril 2015.
Commissariat : Agnès Sire
A l’occasion de l’exposition, un catalogue est publié chez Steidl avec une introduction d’Agnès Sire et une étude de Thomas Weski