Dans la collection
La collection de la MEP compte 10 tirages de la série mythique, The Ballad of Sexual Dependency [La ballade de la dépendance sexuelle], créée par Nan Goldin de 1979 à 1986.
Elle possède également un polyptyque de 5 images de la série Gilles and Gotscho réalisée entre 1992 et 1994.
L’unique film de l’artiste, I’ll be your Mirror, journal intime de sa vie et de son travail photographique, est consultable à la bibliothèque de la MEP.
The Ballad of Sexual Dependency
Les œuvres de Nan Goldin constituent un véritable journal intime visuel sans fards ni tabous. Sa série emblématique, The Ballad of Sexual Dependency [La ballade de la dépendance sexuelle], rassemble près de 700 images, projetées initialement dans de petits bars underground et des lieux alternatifs sous forme d’un diaporama mis en musique. Nan Goldin y saisit son monde tel qu’il est, sa tribu, ses amis, « une famille recréée », dit-elle, dans des images prises sur le vif, au plus proche de ses sujets. Elle donne à voir l’amour, le sexe, le plaisir, la drogue, la solitude, la fragilité ou encore le désir et se dévoile autant que son entourage dans des moments intimes, qu’ils soient heureux ou tragiques. Cette œuvre, qui existe également sous forme d’un livre publié en 1986, est révélée lors des Rencontres d’Arles en 1987, sur grand écran dans le théâtre antique. Elle est devenue depuis incontournable.
Gilles and Gotscho
Au début des années 1980, l’artiste est confrontée à l’apparition du sida, une maladie à l’époque pas encore connue et qui décime ses amis proches. La série Gilles and Gotscho, montre la poignante expérience de ce couple dont l’un est tombé malade : Gilles Dusein, un jeune galeriste parisien reconnu pour son esprit visionnaire (et le premier en France à présenter les travaux de Nan Goldin). Des moments de tendresse entre le galeriste et son amant Gotscho, jusqu’au baiser de ce dernier sur son lit de mort, ces images sont sans concessions mais pleines de délicatesse et d’empathie.
Biographie
Née en 1953 à Washington, Nan Goldin, profondément marquée par le suicide de sa sœur aînée en 1963, quitte le domicile familial à 15 ans et s’initie à la photographie dans une école alternative, où elle rencontre le photographe David Armstrong. Celui-ci devient son meilleur ami et l’entraîne dans le monde des drag queens, l’introduisant ainsi à un milieu en marge dont elle sera totalement partie prenante et qu’elle photographiera toute sa vie. Elle fréquente également des cours du soir, où elle découvre le travail de Larry Clark, Diane Arbus, August Sander et Weegee.
Diplômée de la Boston School of the Museum of Fine Arts en 1977, elle s’installe à New York peu après. Travaillant comme serveuse dans un bar, elle prend des photographies sans compromis de la contre-culture new-yorkaise, de « la condition humaine, la douleur et la difficulté de survivre », dit-elle.
Son œuvre a été récompensée de nombreux prix et distinctions et a fait l’objet d’expositions personnelles dans le monde entier.
Nan Goldin vit et travaille entre New York, Paris et Londres.