L’artiste met en dialogue ses deux séries : « It is a Blessing to be the Color of Earth » (2020) – pour laquelle elle remporte le Prix Dior – documentant la vie des membres de la diaspora africaine-caribéenne qui résident en banlieue parisienne, et « Les mornes, le feu », débutée en 2022 dans la ville martiniquaise de Fort-de-France. La photographe crée des ponts entre les deux territoires et les imaginaires de leurs communautés. En léger décalage avec la tradition de la photographie documentaire, l’artiste pose un regard subjectif et poétique sur la jeunesse des îles et du continent. À travers ses portraits délicats baignés d’une lumière douce, des fragments de paysages urbains et de natures mortes, Cédrine Scheidig cherche à transmettre la sensation d’un lieu plutôt que d’exposer une vision objective de la réalité.
L’artiste explore des récits personnels de la jeunesse diasporique en quête d’identité, tout en ouvrant une réflexion autour des sujets politiques tels que le passé colonial, l’hybridité culturelle, les masculinités modernes ou encore la migration.
Cédrine Scheidig
Née en 1994, Cédrine Scheidig est une photographe originaire de la Seine-Saint-Denis. Diplômée de l’ENSP Arles, elle vit et travaille en région parisienne. En 2019, elle participe au Curatorial Programme de la Biennale de Lagos, au Nigeria. La même année, elle réalise une résidence d’artiste au Centre national des arts à La Valette. En 2021, elle expose aux Rencontres d’Arles et gagne le Prix Dior. L’année 2022 est marquée par sa nomination parmi les « Ones to Watch » du British Journal of Photography, et par la présentation de son travail dans le cadre de Plat(t)form au Fotomuseum Wintethur en Suisse.
Robi, 2020 © Cédrine Scheidig