Aussi puissante que stimulante, la vidéo Swinguerra marque un tournant dans la carrière internationale de Bárbara Wagner, photographe et artiste multimédia, et du cinéaste Benjamin de Burca. Ils poursuivent ici leur recherche sur la relation entre les formes populaires de musique et de danse, et les questions d’identité sociale et de genre.
Conçue en collaboration avec des chanteurs, des danseurs et des chorégraphes vivant à Recife, au Brésil, où résident les deux artistes depuis de nombreuses années, Swinguerra aborde des questions primordiales telles que l’inclusion, l’acceptation et, surtout, la dignité et la confiance en soi des communautés LGBTQ+.
Swinguerra, comme son titre l’indique, propose une sorte de battle sous la forme d’un concours chorégraphique entre trois groupes de danseurs majoritairement non-binaires. Placé physiquement entre les deux écrans de projection, le public joue un rôle central dans la compétition. À mi-chemin entre le documentaire et la fiction, le film entremêle performance chorégraphique et performance romanesque. Swinguerra est une célébration d’individualités charismatiques, trop souvent considérées comme marginales par la culture dominante.
Associant la vie et les rythmes de la musique et de la culture de rue brésiliennes du point de vue des communautés LGBTQ+ de ce pays, Swinguerra a suscité la controverse et rencontré un succès critique dans un pays où l’élite politique conservatrice cherche à minimiser les questions d’exclusion sociale. Swinguerra défend fièrement une vision alternative du Brésil : jeune, confiante et audacieuse, qui refuse d’être limitée par des catégories surdéterminées de genre, de communauté ethnique et de classe.