Connue pour ses photographies du corps féminin qui vont à l’encontre des stéréotypes. Simond présente ici un ensemble de vidéos et de photos inédites qui introduisent pour la première fois, la musique dans son travail.

La pièce maîtresse de l’exposition est un diptyque combinant vidéo et photographie, dans un dialogue visuel et sonore entre deux jeunes femmes qui ne se sont jamais rencontrées en personne : une jeune danseuse ukrainienne et une harpiste irlandaise. Avec une approche intime, en se concentrant sur des gros plans et des instantanés décalés, Simond trouve des nuances dans des gestes et des expressions fugaces. En résultent des images sensibles et mystérieuses qui explore le thème de la connexion humaine en nous invitent à nous plonger dans la scène. Cette oeuvre mélange les images de Simond et, à sa demande, les séquences filmées par les deux jeunes femmes inspirées de son approche, pour expérimenter les idées de mise en scène et de performance, d’improvisation et de hasard.

Ce nouveau projet a été conçu comme un prolongement de son premier livre de l’artiste, Rayon Vert (2018) – le titre, qui évoque le film d’Éric Rohmer de 1986, basé sur le roman éponyme de Jules Verne de 1882, fait référence à un phénomène optique – un éclair de couleur inattendu à l’horizon au crépuscule, censé apporter un moment de clarté à ceux qui le voient, mais qui, en réalité, est beaucoup plus insaisissable.

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Après avoir étudié l’esthétique et la théorie du cinéma à l’Université de Lausanne, Senta Simond a obtenu un master en photographie à l’ECAL à Lausanne, en Suisse. Finaliste du prix Aperture/Paris PhotoBook, elle a également été sélectionnée pour le British Journal of Photography “Ones to watch”, Foam Talent et les Swiss Design Awards. Son travail a été présenté dans une exposition solo au Foam Museum, à la Danziger Gallery (New York) et la galerie Webber (New York/ Londres) ainsi que dans des expositions collectives à Tokyo, Londres, Bienne et Bâle. Elle est représentée par la galerie Webber.

Simond travaille également comme photographe de mode depuis 2018. Née à Genève, elle vit et travaille à Paris.

© Senta Simond, 2023

Pratiquant l’art sous de multiples formes, My-Lan Hoang-Thuy abolit les frontières entre les médiums et convoque, dans ses compositions, aussi bien la photographie, la peinture, le dessin que les arts graphiques. Si les oeuvres de My-Lan Hoang-Thuy répondent toutes à une structure similaire – elles sont réalisées à partir de peinture acrylique, dont l’artiste produit elle-même les mélanges de couleurs – leurs esthétiques, en revanche, s’affranchissent d’une quelconque hiérarchie ou schéma préétabli. Issue d’une double formation, en arts appliqués et en arts plastiques, l’artiste conserve un intérêt marqué pour la recherche graphique. Ce goût pour le travail d’édition se concrétise dans sa recherche d’un équilibre précis entre les textures et les motifs et dans ses choix de gabarits proches des formats papier. Pour réaliser ses oeuvres, elle puise notamment dans son environnement immédiat et y récolte des résidus de matières et d’objets, utilise son propre corps comme outil stylistique ou s’inspire d’ornements usuels dont elle renverse le pouvoir symbolique en les intégrant à ses oeuvres. L’intensité des couleurs et des matières – vives et lumineuses – séduisent le regard. Par les déplacements que My-Lan opère, le banal devient précieux, le prosaïque se fait noble.

Sur les murs de l’espace du Studio, My-Lan Hoang-Thuy expose une sélection d’oeuvres produites entre 2019 et aujourd’hui. Suivant un dispositif chromatique, l’artiste alterne les couleurs et les agencements. Seul son corps, figure récurrente des oeuvres présentées ici, fixe une continuité thématique. L’artiste oppose à l’appréhension distincte des formes de son corps un refus sous forme de jeux. Elle module son anatomie, l’allonge ou la rapetisse, diversifie ses poses, et renversé, par là même, toute tentative d’objectivation de son corps. Seule, dans une oeuvre grand format, l’artiste se représente plus lisiblement. Sur cette photographie, elle tient distinctement le déclencheur de l’appareil, nous rappelant que c’est bien selon ses règles qu’elle s’expose.

A l’occasion de cette exposition, une publication présentant l’ensemble des oeuvres de My-Lan Hoang-Thuy sera éditée par Bernard Chauveau.

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My-Lan Hoang-Thuy est diplômée en arts appliqués de l’École Duperré (2015) et des Beaux-arts de Paris (2018). En 2018, elle a été nommée au Prix des Amis des Beaux-Arts et a obtenu le Prix de photographie des diplômés. Elle a participé à plusieurs expositions collectives parmi lesquelles le Salon de Montrouge (2018), la Biennale Artpress des Jeunes Artistes, Musée d’Art Moderne, Saint-Étienne (2020), Cloud Point, Paradis Row, Londres (2022) et à l’occasion des Cartes blanches, Christie’s, Paris (2023). En 2022, l’exposition Belle Orchidée, Pissenlit Passable marque le début d’une collaboration entre l’artiste et la Galerie Mitterrand. Au printemps 2024, l’artiste intègrera la résidence de La Maison des arts Yishu 8 à Pékin.

My-Lan Hoang-Thuy, Papiers, Feuilles et Ampersands 11, 2020 Impression jet d’encre, liant acrylique.
Photo : Axel Fried. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Mitterrand © Adagp, Paris, 2023