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Pour cette soirée, Rosa Joly présentera une sélection de courts métrages expérimentaux en lien avec les thématiques présentes dans son travail, dont La Chambre de Chantal Akerman.
La Chambre – Chantal Akerman, Belgique, 1972, 11 min
D’un long panoramique à 360°, la caméra filme lentement, mais à différentes vitesses de rotation, deux pièces d’une habitation, la cuisine et la salle de séjour qui sert également de chambre à coucher. Sur le lit est allongée une femme qui, à chaque passage de la caméra, fait quelque chose, comme manger une pomme. Après trois panoramiques complets, à deux reprises la caméra effectue un bref mouvement inverse afin de surprendre la femme. Au dernier passage, elle bâille et s’allonge sur son lit.
The Wormwood Star – Curtis Harrington, Etats-Unis, 1956, 10 min
Un portrait de l’artiste énigmatique Marjorie Cameron, l’une des figures les plus fascinantes de la scène artistique et cinématographique underground aux Etats-Unis. Curtis Harrington fait preuve d’une retenue caractéristique dans son montage et son travail de caméra, laissant Cameron et ses œuvres d’art dominer, bien qu’il ponctue périodiquement le film de moments d’élégante dramaturgie cinématographique. La plupart des œuvres d’art représentées dans le film ont été détruites par l’artiste peu après la réalisation du film et n’ont survécu qu’à travers ce film.
Puce Moment – Kenneth Anger, Etats-Unis, 1949, 6 min
La caméra filme la comédienne Yvonne Marquis qui choisit sa robe et qui se prépare avant d’aller promener ses chiens. Luxuriance des étoffes en technicolor et séance de maquillage outrancière sont montés sur une bande-son folk-rock psychédélique. Toute trame narrative est effacée au profit d’une réapropriation du glamour rétro et de l’idéal féminin américain vu sous l’angle du rituel fétichiste.
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Présenté au Studio de la MEP, le film Auf dem Zahnfleisch de Rosa Joly peut se lire comme une succession de tableaux qui mettent en tension la relation complexe et, parfois, ambigüe qui se joue entre l’objet et le corps vivant. Rosa Joly, qui s’inspire des œuvres photographiques de l’artiste américaine Jay DeFeo, rappelle que celles-ci peuvent se lire comme des autoportraits d’où la vie afflue même si les corps en sont absents.