William Klein a largement contribué à affirmer la subjectivité photographique dans les années 1950. Référence pour de nombreux photographes de l’après-guerre, il est l’un des noms fondateurs de la collection. La MEP lui a consacré trois grandes expositions et conserve 336 de ses tirages.
  • William Klein, Antonia et Simone, Barber Shop, New York, 1962
    Tirage à destruction de colorants (Ilfochrome) ; 100 x 82 cm
    Acquis en 1994 © William Klein
  • William Klein, Four Heads, Thanksgiving day, New York, 1955
    Tirage gélatino-argentique ; 40 x 30 cm
    Acquis en 1990 © William Klein
  • William Klein, Gun 1, New York, October 1954
    Tirage gélatino-argentique ; 50,5 x 40,5 cm
    Don de l’auteur en 2015 © William Klein
  • William Klein, Paragon + Sunshine, New York, 1955-1997
    Tirage gélatino-argentique rehaussé de peinture ; 49,5 x 60 cm
    Don de l’auteur en 1998 © William Klein
  • William Klein, Plage d’Ostie, Rome, 1956
    Tirage gélatino-argentique ; 30 x 40 cm
    Acquis en 1990 © William Klein
  • William Klein, Bikini, Moscou, 1959
    Tirage gélatino-argentique ; 30 x 40 cm
    Acquis en 1990 © William Klein
  • William Klein, Opéra et visages blancs, Paris (Vogue), 1961
    Tirage gélatino-argentique ; 30 x 40 cm
    Acquis en 1990 © William Klein

Dans la collection

L’œuvre de William Klein a toujours accompagné la MEP. Dès 1990, celle-ci fait l’acquisition d’extraits des travaux de l’artiste sur les villes de Rome, Moscou et Tokyo, et d’un important portfolio sur New York. En 1996, il fait don de six contacts peints à la suite de l’exposition William Klein, New York présentée à la MEP.

New York, Paris, Rome

Lorsqu’il réalise son projet sur New York en 1954, William Klein est un jeune peintre abstrait de 26 ans qui vit à Paris depuis 8 ans, et qui revient à New York pour travailler sur sa ville natale, à la demande du magazine Vogue. Il vient d’acquérir un Leica et s’empare de la photographie avec une énergie sans limites. L’utilisation du grand angle lui permet de se confronter à ses sujets avec un engagement physique qui fera le style Klein. Avec ses compositions dynamiques, la densité des noirs et ses contrastes exacerbés, Klein assume pleinement dans ses images son regard d’auteur et montre une vision de New York, au plus près du réel, parfois violente, et d’une grande beauté graphique.

Klein réalise ensuite d’autres portraits de villes et, avec la même vitalité, s’empare de la photographie de mode en faisant sortir ses mannequins du studio, les confrontant à la ville, au chaos urbain et à l’humeur des passants. La modernité de ses images, qui mettent la mode au cœur de la société, ouvre la voie à de nombreux auteurs.

Au fil des années, d’autres images, autour de la mode notamment, viennent compléter cet ensemble au sein de la collection. En 2000, la MEP passe une commande importante à l’artiste pour une exposition sur Paris, ville qu’il habite depuis plus de 50 ans. Klein revisite alors ses archives et réalise de nouvelles images. Deux ans plus tard, les 261 tirages grand format qui en sont issus sont présentés dans l’exposition Paris + Klein, et entrent dans les collections.

En 2011, la MEP consacre une nouvelle exposition au photographe avec Rome + Klein.

Biographie

Graphiste, peintre, photographe et cinéaste, William Klein est né à New York en 1928. Il s’installe à Paris en 1948, où il s’initie à la peinture auprès d’André Lhote puis de Fernand Léger. Il fait une entrée fracassante dans le monde de l’image en 1956, avec son livre sur New York, Life Is Good and Good For You in New York: Trance Witness Revels qui bouleverse les codes de la photographie de l’époque et marquera des générations de photographes. D’autres ouvrages suivront : Rome (1959), Moscou (1964), Tokyo (1964), Paris+Klein (2002).

De 1957 à 1967, il travaille pour Vogue, et fait descendre la mode dans la rue, en réalisant des mises en scène ludiques et dynamiques. Là encore, fidèle à son goût pour la provocation, il innove, loin des poses conventionnelles de la photographie de studio.

En 1968, il réalise son premier film Broadway by Light, qui sera suivi d’une dizaine de longs métrages documentaires ou de fiction dont Qui êtes-vous, Polly Magoo?, qui obtiendra le Prix Jean Vigo en 1966. En 1980, il retourne à la photographie sans abandonner le cinéma.

À la fin des années 1980, conjuguant peinture et photographie, il agrandit des extraits de ses planches-contacts et peint directement sur le tirage, réalisant ce qu’il nommera des « contacts peints ».

Klein a reçu le Prix International Hasselblad en Suède en 1990 se voit décerner en 1991 le rang de Commandeur des Arts et des Lettres en France.