Les Entretiens du Studio #3 – Julie Glassberg

Les entretiens du Studio sont une série de podcast consacrée à la jeune création photographique.
 Ils ont été imaginés comme un complément à la programmation du Studio de la MEP, espace d’exposition dédié à la photographie émergente. Pour ce troisième épisode, Inès de Bordas discute avec la photographe française Julie Glassberg dont le travail porte sur les milieux underground et sur les communautés vivant en marge de la société.

Julie Glassberg nous parle du projet qu’elle mène depuis 2015 autour de l’univers des « dekotora », terme qui désigne au Japon des camions décorés de manière extravagante. Cette tradition, née dans les années 60-70, constitue aujourd’hui une culture à part entière grâce aux communautés qui la font vivre. Les conducteurs de dekotora, réunis en clubs, occupent une place singulière dans la société japonaise, à la fois objet de fascination et de méfiance. Julie Glassberg en profite pour partager ses sources d’inspiration, sa fascination pour le Japon et ses projets d’édition.

 

Les Entretiens du Studio
Tout au long de l’année, la MEP invite la commissaire et éditrice indépendante Inès de Bordas à interviewer des artistes dont le travail fait écho à la programmation du Studio de la MEP, espace d’exposition dédié à la création émergente.

Michinoku Maru, un des rares dekotoras de travail aujourd'hui, est utilisé pour du transport de voitures, Port d'Akita, 2019 © Julie Glassberg

Le camion de Shirai san dans les montagnes de la préfecture d'Aichi. C’est un ancien modèle et il a lui-même peint son camion à la main, 2019 © Julie Glassberg

Saki chan, 21ans, conduit un petit "dump truck" dekotora pour la société de son père sur l'île de Shikoku. Elle a commencé à travailler pour lui à 19 ans. Saki chan est la seule femme conductrice de dekotora de travail que j’ai rencontrée, 2019 © Julie Glassberg

Shirai san dans son camion. Préfecture d'Aichi. La lumière rouge de son dekotora éclaire un vieux bâtiment, 2019 © Julie Glassberg

Yoshi, 13 ans, sur son "dekochari" (vélo décoré), devant l’appartement de sa mère, à Osaka. Yoshi comptait s'installer prochainement à Asakusa, à Tokyo, afin de devenir lutteur de Sumo professionnel. Ils débutent l’entraînement très jeunes, 2019 © Julie Glassberg

Hiroshi san dans son atelier (un tout petit garage reconverti). Il y fabrique des sièges de motos ainsi que des intérieurs customizés pour les camions, Préfecture d'Osaka, 2019 © Julie Glassberg

Tajima san, aka Kaichō. Ce portrait a pu être réalisé après une longue discussion à son domicile de Saitama. Kaichō, m'a toujours accueillie très chaudement dans sa "famille." 2019 © Julie Glassberg

Sur la route vers Sendai avec Shimizu san dans son dekotora Tyrannosaure. Nous sommes en plein mois d'août, la chaleur est accablante. Sans climatisation, nous passerons la nuit sur un parking, dans la minuscule cabine de son camion, surchargée de décorations , 2019 © Julie Glassberg

Sekino san termine son chargement de poissons à la tombée de la nuit, avant de partir faire sa tournée de livraison sur les marchés, 2015 © Julie Glassberg

Ichiban Boshi (Première Étoile), camion star de la série de film Torakku Yaro, monte à bord du ferry en direction d'Hokkaido, 2015 © Julie Glassberg PHOTO: Ichiban Boshi (Première étoile), camion star de la série de film Torakku Yaro, monte à bord du ferry en direction d'Hokkaido.-- Photographer: Julie Glassberg. --

Ukai san, chauffeur routier, au volant de Ryūjin Maru, dans la préfecture de Gifu, 2019 © Julie Glassberg

Petite fille à l'arrière d'un dekotora jouant sur un téléphone, 2019 © Julie Glassberg

Julie Glassberg photographed by Rami Hanafi.

Julie Glassberg est une photographe française, qui vit et travaille à Paris. Diplômée en arts graphiques à l’ESAG-Penninghen, elle a ensuite étudié le photojournalisme et la photographie documentaire à l’International Center of Photography (ICP) à New-York. Son travail est publié régulièrement dans la presse internationale, notamment The New York Times et Le Monde, et a fait l’objet de plusieurs récompenses telles que la Lucie Scholarship Emerging Grant et la Getty Images Grant for Editorial Photography. Le premier livre de Julie Glassberg, autour du projet documentaire Bike Kill, a été shortlisté par Paris Photo / Aperture en 2018.

Inès de Bordas

Inès de Bordas est commissaire d’exposition et éditrice. Elle a présenté l’exposition Cross Channel Photographic Mission à la Brighton Photo Biennial (2018) et travaille à la coordination éditoriale des Carnets du Bal. Fondatrice de la maison d’édition indépendante Silence Editions, elle a publié récemment Hatufim de Alain Baczynsky (2019), Ces Tremblements qui nous exposent (too close is not enough) de Adèle Gratacos (2018) et Gordon Matta-Clark / Heidi Bucher (2017).